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27/04/2014

Jean XXIII, Jean-Paul II, François : servir l'essentiel

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Silence de recueillement ce matin, place Saint-Pierre et jusqu'au Tibre, après la proclamation de la sainteté des deux papes :

 


Le silence de cette énorme foule (huit cent mille personnes au moins) fut surnaturel : un silence de canonisation est un silence au bord de l'éternel, face à cette réalité inimaginable qu'est l'infini du Royaume.

Un silence de méditation aussi. Devant les cinquante dernières années de l'Eglise, incarnées ici par le pape Roncalli et le pape Wojtyla ; et devant l'avenir, parce que l'Eglise n'est pas un refuge mais une marche en avant.

''Nous ne sommes pas sur terre pour monter la garde sur les tombes des apôtres mais pour marcher sur leurs traces'', avait dit Jean XXIII : le pape ''de la docilité à l'Esprit Saint'', comme l'a défini ce matin son successeur François. L'Eglise est l'instrument de l'évangélisation. Elle n'a de raison d'être que d'aider l'humanité d'aujourd'hui à rencontrer le Christ. Cette tâche ne s'accomplit que dans le sillage de ''la miséricorde divine qui toujours pardonne'', a rappelé François dans son homélie : sans la charité, le chrétien n'est plus évangélisateur mais militant crispé, traître à l'Evangile, ''chauve-souris fuyant la lumière'' comme dit le pape.

Dieu nous garde d'être des militants chauve-souris ! Dans son discours d'ouverture du concile, en 1962, saint Jean XXIII avait dit non aux ''prophètes de malheur''. Il avait aussi appelé à tout recentrer sur le noyau essentiel de la foi. Ce fut la tâche douloureuse de Paul VI, la tâche radieuse de Jean-Paul II, la tâche théologique de Benoît XVI, c'est la tâche de François le pasteur et de tout catholique croyant : ne rien laisser faire écran entre le message de la foi et les gens d'aujourd'hui. [*]

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[*] Le pape François ne cesse d'insister sur ce devoir. Avis à ceux qui ont cru bon de faire une exhibition contre Valls ce matin (devant la foule mondiale de la place Saint-Pierre)... Le cirque franco-français en pleine liturgie de l'éternité, c'était la ligne rouge à ne pas franchir. « Ecoutez, maison de David : il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes, il faut aussi que vous fatiguiez mon Dieu ?'' (Isaïe 7, 13)... Mgr Podvin (porte-parole des évêques de France) a désavoué en direct les auteurs de ce cirque, formellement et sévèrement. Il a eu raison.

 

 

Commentaires

Mgr PODVIN

> Mgr Podvin a raison. Qu'on le veuille ou non Valls représentait la République française.
Le B.A.-BA du civisme est de ne pas laver notre linge sale en public sur la scène internationale. Je suis frappé de voir que les énervés de la "France bien élevée" oublient ce que leurs familles avaient toujours respecté, même dans les pires moments de l'histoire contemporaine. Anecdote que racontait mon père : en 1962, deux "officiers perdus" de l'OAS sont en Allemagne où ils tentent de monter un attentat contre de Gaulle ; un soir, dans un cabaret, ils entendent un chansonnier plaisanter grossièrement le général-président français ; alors ils se lèvent et quittent la salle. Eux n'avaient pas oublié qu'ils étaient des citoyens français. Leurs descendants l'ont oublié. Délires de l'esprit de parti.
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Écrit par : Zora / | 28/04/2014

DÉJÀ AUX J.M.J. DE MADRID

> Déjà aux JMJ de Madrid des groupes de Français des beaux quartiers, heureusement minoritaires, s'étaient fait remarquer par leur attitude : chants et slogans politisés, comportement non religieux, etc. J'en avais fait la remarque à quelques-uns, qui m'avaient rabrouée en des termes que je ne peux répéter. C'était juste à côté du musée du Prado. J'ai eu honte pour eux.
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Écrit par : sophie / | 28/04/2014

PAS "PLUS IMPORTANT"

> "Se recentrer sur le noyau essentiel de la foi" : je dirais presque "sur la tradition" (au sens normal du terme, évidemment). Donc, je comprends et rejoins cette idée, qui me semble essentielle. Mais alors, petite question à vous, cher PdP : en quoi la "rénovation théologique" de Jean XXXIII a-t-elle apporté quelque chose de plus important que ce noyau existant déjà dans une tradition donnée ? Moi, je pense en fait que tout est déjà dans les Evangiles ou les Sermons de saint Augustin. Après, la façon dont s'adapte le message est arbitraire; c'est le message qui n'est pas arbitraire.

jem



[ PP à jem :

Vatican II n'a pas apporté quelque chose de "plus important" !

1. Newman (entre autres) a montré que l'une des tâches de l'Eglise est d'expliciter au fil des siècles les implications du noyau de la Révélation : ce qui peut mener à des précisions rectificatrices, modifiant des habitudes de pensée.
C'est ce qu'a faiti Vatican II dans ses deux constitutions dogmatiques.
Je vous recommande l'étude « Quelle herméneutique ? » (dans la plaquette « Découvrir Vatican II », éd La Nef 2013), où le P. Henry Donneaud o.p. écrit :
« La clé herméneutique que Benoit XVI fournit à toute l'Eglise, en vue d'une juste réception de Vatican II, suppose donc la reconnaissance, dans l'intention etr dans le travail du concile, de certaines corrections apportées à l'enseignement ecclésial pré-conciliaire... Benoît XVI appuie cette 'herméneutique de réforme' ou de correction sur la distinction entre, d'une part, les principes relevant de l'immutabilité de l'enseignement dogmatique, auquel aucun concile ne saurait porter atteinte, et, d'autre part, certaines applications concrètes de ces principes dans le cadre de décisions prises par l'Eglise en réaction à des contextes contingents... »

2. L'Eglise a aussi pour tâche d'aider chaque époque contingente à se confronter à l'Evangile.
Il lui faut donc ne pas rester sur le terrain des contingences de l'époque précédente. Raison pour laquelle Jean XXIII convoqua Vatican II... ]

réponse au commentaire

Écrit par : jem / | 28/04/2014

à PP :

> merci beaucoup pour votre réponse. Je vais lire la plaquette du Père Donneaud.

jem


[ PP à jem - Le P. Donneaud est l'auteur de l'un des chapitres de cette plaquette, passionnante et salubre : elle barre la route à la sournoise offensive anti-Vatican II lancée par des pseudo-papistes (livres de faux vaticanistes, etc) en direction du public catholique sans méfiance.
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Écrit par : jem / | 28/04/2014

Les commentaires sont fermés.